Freeze Corleone

Freeze Corleone, c’est un peu l’énigme du rap français. À la fois mystérieux et ultra-créatif, il a construit son personnage autour d’un imaginaire tiré de la mafia, du cinéma et des théories du complot. Son flow ? Tranquille mais incisif, avec des punchlines qui marquent et un phrasé posé qui contraste avec l’énergie sombre de ses instrus.

Musicalement, il appartient à la mouvance *French drill* (un son inspiré de la drill UK, mais avec une touche française), mais il va au-delà en mêlant des samples évocateurs – souvent des musiques de films ou des reprises old-school – que ses producteurs, comme SPK et Seno, transforment en atmosphères lugubres et hypnotiques.

Niveau textes, Freeze joue beaucoup avec les références : cinéma (*Le Parrain*, bien sûr), géopolitique, discours underground… Il brasse des thèmes comme l’ascension sociale, le pouvoir, parfois même des trucs borderline façon théories conspirationnistes, d'où une image "controversée" qui divise. Son projet *LMF* (La Menace Fantôme) a clairement marqué un tournant, avec un univers très construit où chaque track semble faire partie d’un récit plus large.

Côté style, il a lancé la mode du *corporate goth* : costumes sobres, lunettes noires et esthétique froide qui colle à son image de "boss". Et même si il reste discret médiatiquement, son influence est massive sur une nouvelle génération de rappeurs qui mixent drill et symbolisme obscur.

Bref, Freeze Corleone, c’est le type qui fait du rap comme un jeu d’échecs : calculé, stylisé, et toujours une case d’avance.